Expulsés vers le Kosovo avec leur enfant handicapé

Publié le par Darklord

Expulsée cartable au dos, Nanette, lycéenne

 

Plusieurs personnes m'envoient constamment des articles et autres sources d'informations concernant un sujet qui se place souvent dans ce blog, à savoir la question de l'immigration. J'en profite pour les en remercier, déjà, et pour m'excuser car, de par ma vie personnelle en premier lieu, je n'ai plus le temps d'écrire autant d'articles qu'avant. Et la plupart se retrouve déjà sur d'autres sites comme celui du RESF, par exemple.

Et de temps en temps, quand les obligations le permettent, je peux encore écrire. Je remercie déjà la personne qui m'a envoyé l'article du Républicain lorrain de ce jour, mercredi 5 mai 2010, dont la lecture ne fait que confirmer, hélas, l'interminable chute de notre Démocratie vers des actes et des principes indignes qui rappellent à s'y méprendre d'autres sombres heures de l'Histoire, l'impression d'un nouveau gouvernement de Vichy.

Je sais que je me suis déjà fait « tapé sur les doigts » pour de tels rapprochements. Et pendant un temps, j'ai même considéré avoir, peut être, été un peu loin. Mais à chaque nouvelle affaire concernant l'immigration, la même vision que cette Histoire recommence. Juste une parenthèse avant d'en venir à l'affaire proprement dite de cet article, on m'a surtout reproché que les expulsions, contrairement aux déportations, n'entrainaient pas une volonté d'envoyer les gens à la mort. Donc que le rapprochement expulsions/déportations était choquant. Bon, on oublie donc rapidement que certains expulsés sont morts, de par ce qui les attendait dans leur pays. Oublions aussi que toutes les déportations ne se sont pas conclues par les camps de la mort mais, pour un certain nombre, par des emprisonnements en camp de travail. Là, le rapport avec les expulsions est beaucoup plus flagrant. C'est probablement pour ça que ça fâche.

Mais même sans considérer les conséquences d'une déportation et celles d'une expulsion, le danger dont je voulais parler est « l'esprit » dans lequel tout cela se déroule. A l'époque du gouvernement de Vichy, les gens ignoraient ce qui attendait les déportés à leur arrivée. La prison, probablement, devait-on se dire. Le fait est que nombre de personnes ont participé à des arrestations de familles entières, puis les ont envoyé ailleurs, sans se soucier de ce qui leur arriverait. C'est ça, l'esprit de l'époque de Vichy que certains préféreraient que l'on passe sous silence. Et c'est cet esprit là que je vois aujourd'hui dans toutes ces affaires d'expulsions. Cet esprit de se débarrasser d'un soit-disant « problème » en l'envoyant loin, ailleurs, là où l'on en entendra plus parler, et en toute méconnaissance des conséquences d'un tel acte.


L'affaire de la famille Vrenezi, des kosovars sans papiers, n'est, finalement, qu'une illustration parmi d'autres de la politique du chiffre inhumaine que mène l'actuel gouvernement. Le lundi 3 mai, il est un peu plus de 20 H lorsqu'une vingtaine de gendarmes et d'hommes de la Police de l'Air et des Frontières débarquent dans une cité de petits collectifs de la ville de Valmont, près de Saint-Avold (57) et bouclent totalement le quartier. Là, ils investissent le bloc N°4 et se précipitent dans l'appartement de la famille Vrenezi. Ils arrêtent les deux parents et les trois enfants âgés de 12 à 18 ans sous les yeux médusés de leurs voisins. Leur crime ? Vouloir faire soigner leur fils, atteint d'une maladie génétique et cloué dans un fauteuil roulant.


« J. L. vit juste au-dessus de l'ancien appartement des Vrenezi : « On avait l'impression d'une opération pour trouver des terroristes et ils ont simplement pris cette famille qui n'a opposé aucune résistance. L'administration nous dit que le Kosovo n'est plus en guerre mais c'est bien la prison qui les attends là-bas. Et ce gosse handicapé, que va-t-il devenir ? » » (Le Républicain Lorrain)


Le couple Vrenezi a d'abord vécu aux abords de Metz avant de se rendre à Valmont. Ils ont déposé une demande d'asile qui leur a été refusée et ont ensuite déposé un recours qui n'aura, comme souvent, même pas été examiné avant leur expulsion qui aura lieu le lendemain matin. Cette méthode des expulsions éclairs permettent d'éviter que les défenseurs des sans-papiers, ou même que les procédures prévues par la loi ne viennent entacher les résultats du ministère de l'immigration. Ainsi, Valérie Halter, directrice de l'association Horizon qui gérait le dossier de la famille kosovar à la demande de la DDASS a été mise devant le fait accompli.


« Cela a été extrêmement rapide. Ces gens avaient fait une demande d'asile qui avait été refusée. En dépit d'un recours, ils faisaient l'objet d'une obligation de quitter le territoire français. L'enfant handicapé venait d'être accepté en institution, nous pensions que c'était bon signe. Hélas... » (Le Républicain Lorrain)


L'expulsion n'a donc pas trainée. C'était facile, il s'agissait de gens honnêtes qui ont scrupuleusement respecté les règles françaises et attendaient simplement l'examen de leur recours en justice tout en essayant de faire soigner leur fils. Le message envoyé par les institutions françaises est ici très clairs pour les autres sans papiers : Si tu respectes les règles, tu te feras coffrer plus vite. Dans le précédent article, on voyait déjà le cas d'une sans papier qui aurait mieux fait de ne pas faire confiance à l'administration française. Comment alors, reprocher aux sans papiers de rester dans la plus complète illégalité quand la France ne respecte même pas ses propres règles et principes ?

On a même l'impression de véritables pièges se refermant sur les sans papiers qui tentent de respecter la loi, tout ça au nom d'un chiffre arbitrairement fixé par un gouvernement qui est prêt à tout pour atteindre son objectif irraisonné.

Publié dans Immigration

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V
<br /> <br /> bonjour, <br /> <br /> <br /> je tombe par hazar dans votre article <br /> <br /> <br /> moi meme je suis kosovar d'origine,<br /> <br /> <br /> quand je voie ce que fait l'administation cela fait haunte honnaitement<br /> <br /> <br /> je suis de la haute savoie et ici il y a eux plusieurx cas comme celui-ci<br /> <br /> <br /> j'ai meme en souvenir un cas on la prefecture a convoquer la personne lui disant de venir chercher la carte de sejour et il fallait qu'il aille avec des foto un justificatif de domiciliation et<br /> tous les papier pour avoir son titre de sejour mais il y a bien un mais<br /> <br /> <br /> une fois la bas la personne a était menotter et envoyer a lyon dans le centre d'attente pour les retour au pays (ce centre c'est comme une prion) et envoyer au pays au boù de 10<br /> jours.<br /> <br /> <br /> VIVE LA FRANCE  moi j'dit ça me fait haute par fois mais bon.<br /> <br /> <br /> <br />
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D
<br /> <br /> Ce genre de cas n'est malheureusement pas rares.<br /> <br /> <br /> Cela dit, je pense que dire que l'on a honte de la France est un peu exagéré. C'est d'une politique dont nous pouvons avoir honte actuellement. Si cette politique persiste, à ce moment-là, on<br /> pourra avoir honte de ce que la France est malheureusement devenue.<br /> <br /> <br /> <br />